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Table Ronde :

Représentations de la masculinité dans l'œuvre littéraire "L'amant" de Marguerite Duras 

Table Ronde G1

Par: Vanessa Gil, Juan José Muñoz et Jerónimo Pardo

Présentation

Introduction

Modérateur (Juan José) : Bonjour à tous et à toutes, soyez les bienvenus à la présentation de notre table ronde sur la représentation de la masculinité dans le livre " L'amant ". Nous sommes le groupe numéro un. L'objectif de cet exercice est d'analyser de différentes personnes masculines dans le livre en utilisant ses extraits afin d'identifier des représentations de la masculinité présente dans cet œuvre. Premièrement, on va faire une courte description du livre et de notre thème. Ensuite on va discuter sur des représentations de la masculinité et finalement on va donner notre opinion à propos de ce thème

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Image prise de: https://www.telerama.fr/

Description

Modérateur (Juan José) : Donc, on avait discuté à partir de cet agenda, premièrement de la description du livre :
L'amant est un roman autobiographique écrit par Marguerite Duras en 1984. Elle raconte l'histoire d'une jeune fille blanche qui vit dans l’Indochine coloniale avec sa mère et ses deux frères. Sa vie s'écoule entre la pauvreté et un environnement familier avec peu d'affection et très conflictuel à cause de sa mauvaise relation avec son frère aîné et sa mère.
A quinze ans et demi, elle a connu un millionnaire chinois, il est onze ans plus âgé qu'elle, mais ils sont devenus des amants. La protagoniste, malgré être consciente de contredire les enseignements de sa mère et les règles sociales, elle a décidé d'explorer leur sexualité, par conséquent ils commencent à vivre un romance passionnant, mais prohibé qui transgresse des mandats qu'il y a dans la société traditionnelle, machiste et élitiste, de l'époque.

Explication

Modérateur (Juan José) :

 

Deuxièmement, l'explication sur la masculinité :


Comme il s'est mentionné ci-dessus, on peut commencer à parler des représentations sociales sur la masculinité
Historiquement, la masculinité est représentée comme de la force, le pouvoir, la dominance, le rationnel, l'énergique, l'adresse.
Selon le Dictionnaire de l'Académie royale espagnole, la masculinité se définit comme ce qui est propre, exclusivement du garçon, c'est-à-dire, la masculinité est un ensemble de caractéristiques physiques, psychiques ou morales, qui se considèrent propres du garçon ou du masculin, au contraire du féminin Ainsi, la culture a établi que la masculinité est inévitablement liée au genre et au sexe, c'est-à-dire, la masculinité au contraire de la féminité (la femme), elle doit être, active, pas passive, brave, pas fragile et dominante, pas timorée. 


En raison de cette croyance, en tant que société, nous avons la représentation ou la notion que le masculin ne peut pas être raisonnable, intuitif, docile, vulnérable, délicat ou sentimental, bref, il ne peut pas être quelque chose que soit considéré comme féminin ou typique des femmes.

Ce qui précède fait référence à un stéréotype dépassé sur la masculinité qui exerce encore une certaine influence dans notre société actuelle et qui est fortement mis en évidence dans le livre L'amant. Cependant, il y a toujours eu des hommes qui ont montré qu'être masculin ou être un homme ne dépendait pas exclusivement du respect de ce stéréotype et actuellement, cette représentation de la masculinité a changé et a commencé à englober des aspects qui vont au-delà d'être un homme ou d'en être un et ils définissent plutôt une condition de « l'être humain ».
 

Analyse

Modérateur (Juan José) :

 

Maintenant, pour voir quelques exemples de représentations masculines dans le livre l'Amant, Vanessa et Jeronimo vont analyser chaque personnage masculin du livre à partir de la lecture de certains extraits qui indiquent comment ils expriment ou représentent leur masculinité.


Je lui donne la parole à ma camarade Vanessa.

Vanessa : Merci Juan José


Nous commencerons l'analyse par le personnage de l'amant. Après avoir lu les extraits du livre je ferai une analyse globale du personnage et enfin, je demanderai à mes camarades de classe de participer en donnant leurs idées et leurs opinions.
Et nous ferons de même pour chacun des personnages que nous allons analyser.
Commençons par L'amant comme la représentation de l'homme passionnel :


Page 49 : "Il a arraché la robe, il la jette, il a arraché le petit slip de coton blanc et il la porte ainsi nue jusqu'au lit. Et alors il se tourne de l'autre côté du lit et il pleure."

 


 

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L’amant comme l'homme raisonnable ou sentimental :


Page 48 : "Il dit qu'il est seul, atrocement seul avec cet amour qu'il a pour elle. Elle lui dit qu'elle est seule aussi. Elle ne dit pas avec quoi. Il dit : vous m'avez suivi jusqu'ici comme vous auriez suivi n'importe qui."

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L’homme qui soigne, qui contrôle : 

Page 79 : “Il me douche, il me lave, il me rince, il adore, il me farde et il m'habille, il m'adore. Je suis la préférée de sa vie. Il vit dans l'épouvante que je rencontre un autre homme. Moi je n'ai peur de rien de pareil jamais. Il éprouve une autre peur aussi, non parce que je suis blanche mais parce que je suis si jeune, si jeune qu'il pourrait aller en prison si on découvrait notre histoire.”

 

Page 52 : “Il dit : je voudrais t'emmener, partir avec toi. Je dis que je ne pourrais pas encore quitter ma mère sans en mourir de peine. Il dit que décidément il n'a pas eu de chance avec moi, mais qu'il me donnera quand même de l'argent, de ne pas m'inquiéter.” 

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L'homme dépendant :

Page 63 : “Il dit qu'il est allé faire une école commerciale à Paris, il dit enfin la vérité, qu'il n'a rien fait et que son père lui a coupé les vivres, qu'il lui a envoyé son billet de retour, qu'il a été obligé de quitter la France. Ce retour, c'est sa tragédie. Il n'a pas fini cette école commerciale. Il dit qu'il compte la finir ici avec des cours par correspondance.”

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L’homme qui manque d’assurance : 

Page 42 : “L'homme élégant est descendu de la limousine, il fume une cigarette anglaise. Il regarde la jeune fille au feutre d'homme et aux chaussures d'or. Il vient vers elle lentement. C'est visible, il est intimidé. Il ne sourit pas tout d'abord. Tout d'abord il lui offre une cigarette. Sa main tremble. Il y a cette différence de race, il n'est pas blanc, il doit la sur- monter, c'est pourquoi il tremble.”

 

Page 47 : “ Lui, il tremble. Il la regarde tout d'abord comme s'il attendait qu'elle parle, mais elle ne parle pas. Alors il ne bouge pas non plus, il ne la déshabille pas, il dit qu'il l'aime comme un fou, il le dit tout bas. Puis il se tait. Elle ne lui répond pas”

 

Page 63 : “Il ne peut exprimer ses sentiments qu'à travers la parodie. Je découvre qu'il n'a pas la force de m'aimer contre son père, de me prendre, de m'emmener. Il pleure souvent parce qu'il ne trouve pas la force d'aimer au-delà de la peur. Son héroïsme c'est moi, sa servilité c 'est l'argent de son père.”

En résumé, Dans l'amant, nous pouvons voir l'homme qui vit en connexion avec ses émotions, qui ressent trop de choses et il ne sait pas comment gérer ces émotions. Bien qu'il soit un homme raisonnable, délicat et protecteur, il est également passionné et fort, mais pas de manière violente. Il utilise son statut social et son argent pour masquer son manque de confiance en lui et ses échecs personnels.

 

Maintenant, nous aimerions savoir : que pensez-vous de ce type de représentation de la masculinité ? 

  • Qui veut participer volontairement et donner son avis ?

David Ibarra : Je crois que c'est très important de pouvoir connaître un personnage masculin qui rompt les stéréotypes des hommes forts, qui ne pleurent pas, qui ne peuvent pas être si sensibles ou ne pas pleurer. C'est beau de connaître un personnage qui aime la femme sans hésiter et qui lui démontre ses sentiments. Je pense que le type de masculinité le plus évident dans le livre, c'est cette masculinité toxique, forte et qui contrôle, mais en lisant les actions de l'amant chinois on peut dire qu'il représente presque tout le contraire de la masculinité toxique.

 

Vanessa : Merci beaucoup de vos commentaires. Maintenant, nous allons analyser le père de l'amant.

Premièrement le père de l’amant comme la représentation de :

L’homme de puissance : 

 

Page 45 : “Sa mère était morte, il était enfant unique. Seul lui restait le père détenteur de l'argent. Mais vous savez ce que c'est, il est rivé à sa pipe d'opium face au fleuve depuis dix ans, il gère sa fortune depuis son lit de camp. Il refusera le mariage de son fils avec la petite prostituée blanche du poste de Sadec.”

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Et aussi comme la représentation de l'homme autoritaire :

 

Page 102 : après que son fils l'ait supplié de lui permettre de poursuivre sa liaison avec la petite fille, “le père lui avait répété qu'il préférait le voir mort”.

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Vanessa : Chez le père de l'amant, nous voyons la représentation d'un homme conservateur, qui s'occupe des affaires pour fournir de l'argent à la famille, donc, c'est un homme comme le stéréotype : insensible, fort, froid, dominateur, contrôlant. Tout le contraire du type d'homme que son fils est.

Nous voulons savoir ce que vous pensez de ce personnage. Connaissez-vous des hommes semblables ? Qu’en pensez-vous ?

 

David Alejandro Giraldo : Je pense qu'on n'a pas plusieurs informations pour décrire cet homme, mais on peut essayer de le décrire en voyant certaines de ses caractéristiques.

Je pense que ce personnage est un parfait exemple des hommes qui possèdent du pouvoir sur les gens qui dépendent d'eux. Le père du chinois est un homme très riche qui peut exercer son pouvoir pour forcer son fils à quitter la jeune fille. Il peut priver son fils de l'argent s'il ne fait pas ce que son père veut.

 

Maintenant, Jérôme va continuer l'analyse avec les personnages des deux frères :

 

Jeronimo : Merci Vanessa. Premièrement, nous voudrions partager des caractéristiques de la masculinité représentées par le frère aîné, Pierre. 

 

LE FRÈRE AÎNÉ (PIERRE):

 

Nous pouvons regarder dans tout le livre à l’intérieur de la peau du frère aîné la représentation d’une masculinité toxique. Le frère aîné est un homme égoïste et plein de soif du pouvoir. Il cherche, dans tout le livre, à imposer ses désirs sans tenir compte de sa famille et des autres, cette caractéristique est nourrie pour “l’amour” et l’impunité facilitée par la mère qui est complaisante avec des diverses mauvaises actions faites pour lui. Le frère aîné personnifie des répréhensibles anti-valeurs comme l’autoritarisme, l'égoïsme, l’orgueil, la rancœur, la violence, la malhonnêteté, la frivolité et malgré le sadisme normalement relatif à la masculinité dans la culture occidentale. 

Jero : L’homme violent et sans limites.

 

Page 28 : ”C'est la gouvernante qui ne quittera jamais ma mère même lorsqu'elle rentrera en France, même lorsque mon frère aîné essaiera de la violer dans la maison de fonction de Sadec, même lorsqu'elle ne sera plus payée”

 

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L’homme comme centre d’attention de la mère :

Page 39 : “Ce qu'elle avait fait, elle, de son château est proprement inimaginable, cela toujours pour le fils aîné qui ne sait pas, lui, l'enfant de cinquante ans, gagner de l'argent”

 

Page 75 : “Je crois que du seul enfant aîné ma mère disait : mon enfant. Elle l'appelait quelquefois de cette façon. Des deux autres elle disait les plus jeunes.”

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L’homme manipulateur, égoïste et froid :

Page 51 : “Il connaît ce frère aîné, il l'a rencontré dans les fumeries du poste. Je dis que ce frère vole ma mère pour aller fumer, qu'il vole les domestiques, et que parfois les tenanciers des fumeries viennent réclamer de l'argent à ma mère”

 

Page 73 : “Le frère répond à la mère, il lui dit qu'elle a raison de battre l'enfant, sa voix est feutrée, intime, caressante, il lui dit qu'îl leur faut savoir la vérité, à n'importe quel prix, il leur faut la savoir pour empêcher que cette petite fille ne se perde, pour empêcher que la mère en soit désespérée. La mère frappe de toutes ses forces. ”

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L’homme autoritaire, despote, méfiant, contrôleur et jaloux :

 

Page 65 : “La façon qu'a ce frère aîné de se taire et d'ignorer l'existence de mon amant procède d'une telle conviction qu'elle en est exemplaire. Nous prenons tous modèle sur le frère aîné face à cet amant”

Page 66 : “En présence de mon frère aîné, il cesse d'être mon amant. Il ne cesse pas d'exister mais il ne m'est plus rien. Il devient un endroit brûlé. Mon désir obéit à mon frère ainé, il rejette mon amant.”

 

Page 68 : “Avec mon amant aussi je danse. Je ne danse jamais avec mon frère aîné, je n'ai jamais dansé avec lui. Toujours empêché par l'appréhension troublante d'un danger, celui de cet attrait maléfique qu'il exerce sur tous, celui du rapprochement de nos corps.”

 

Page 68 : “Je lui expliquerai lorsque nous nous retrouverons à la garçonnière. Je lui dis que cette violence de mon frère aîné, froide, insultante, elle accompagne tout ce qui nous arrive, tout ce qui vient à nous. Son premier mouvement c'est de tuer, de rayer de la vie, de disposer de la vie, de mépriser, de chasser, de faire souffrir. Je lui dis de ne pas avoir peur. Qu'il ne risque rien, lui. Parce que la seule personne que craint le frère aîné, devant qui curieusement il s'entraide, c'est moi.”


 

Alors, nous voudrions écouter vos opinions sur la masculinité représentée par ce personnage.

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David Alejandro Londoño : L'exemple parfait de la masculinité toxique est l'homme violent et autoritaire parce qu'il essaie d'imposer sa suprématie en tant qu'homme par la violence et le harcèlement

LE PETIT FRÈRE (PAUL):

 

Jeronimo : Maintenant, je voudrai partager les caractéristiques représentées par Le petit frère :

 

Contrairement à son frère aîné, Paul est un homme plein d’amour pour sa sœur et sa famille, il est conciliateur, calme, timide et responsable. Au parcours de la lecture, il s’efforce de créer une atmosphère calme et harmonieuse avec les autres, surtout avec sa sœur, et il essaie de le soutenir et de le protéger. Le petit frère est éclipsé tout le temps par son frère aîné qui exerce une grande influence sur la mère et il s’en tire à bon compte avec ses obscurs objectifs. Finalement, Paul personnifie des valeurs comme le calme, l'équilibre, la sensibilité, l’amour, la conscience et la responsabilité. 

 

L’homme protecteur :


Page 74 : “Le petit frère crie à la mère de la laisser tranquille. Il va dans le jardin, il se cache, il a peur que je sois tuée, il a peur, il a toujours peur de cet inconnu, notre frère aîné. La peur du petit frère calme ma mère”

L’homme responsable, l’homme martyr :

Page 98 : “Nous nous sommes revus une fois, il m'a parlé du petit frère mort. Il a dit quelle horreur cette mort, c'est abominable, notre petit frère, notre petit Paulo”

Page 127 : “Mon petit frère était immortel et on ne l'avait pas vu. L'immortalité avait été recelée par le corps de ce frère tandis qu'il vivait et nous, on n'avait pas vu que c'était dans ce corps-là que se trouvait être logée l'immortalité. Le corps de mon frère était mort. L'immortalité était morte avec lui.”

 

Page 139 : “La jeune fille pensait qu'elle venait de voir la nuit la plus calme qui soit jamais survenue dans l'océan Indien. Elle croit que c'est pendant cette nuit-là aussi qu'elle a vu arriver sur le pont son jeune frère avec une femme. Il s'était accoudé au bastingage, elle l'avait enlacé et ils s'étaient embrassés. La jeune fille s'était cachée pour mieux voir. Elle avait reconnu la femme. Déjà, avec le petit frère, ils ne se quittent plus. C'était une femme mariée. Il s'agissait d'un couple mort. Le mari paraissait ne s'apercevoir de rien. Pendant les derniers jours du voyage le petit frère et cette femme restaient toute la journée dans la cabine, ils ne sortaient que le soir. Pendant ces mêmes journées le petit frère regardait sa mère et sa sœur sans les reconnaître aurait-on dit. La mère était devenue farouche, silencieuse, jalouse. Elle, la petite, elle pleurait. Elle était heureuse, croyait-elle, et en même temps elle avait peur de ce qui arriverait plus tard au petit frère. Elle avait cru qu'il les laisserait, qu'il partirait avec 1 39 cette femme, mais non, il les avait rejointes à l'arrivée en France. ” 

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L’homme sensible :

Page 130 : “On parlait peu ensemble, on parlait très peu du frère aîné, de notre malheur, de celui de la mère, de celui de la plaine. On parlait plutôt de chasse, de carabines, de mécanique, des autos. Il se mettait en colère contre l'auto cassée et il me racontait, il me décrivait les bagnoles qu'il aurait plus tard”

Camilo Londoño : Je pense qu'il était une trop bonne âme, un frère aimant et attentionné. Malheureusement, il vivait sous la pression de son frère aîné qu'il craignait. On peut voir l'affection entre lui et Marguerite, surtout lorsque, après ne pas s'être vus pendant 10 ans et n'avoir eu pratiquement aucun contact, Marguerite apprend qu'il est mort et le décrit comme le jour le plus triste de sa vie.

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Note: Les phrases superposées sur les images ont était écrites par nous les auteurs.

OPINION

VANESSA : En conclusion, on pense qu'historiquement nos sociétés ont été sexistes et ont placé les hommes comme référence de la masculinité, donc nous avons un inconscient collectif qui a une idée erronée de ce que sont la masculinité et la féminité. Cependant, heureusement, ces croyances sont en train d'être déconstruites et grâce à cela, nous pouvons comprendre aujourd'hui qu'être un homme ou être masculin ne signifie pas seulement une chose et à partir de cette compréhension, nous pouvons construire des sociétés plus conscientes et inclusives. 

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